À l’ère du numérique, les réseaux sociaux sont devenus une vitrine de soi. Ils offrent aux femmes une voix, une visibilité, une liberté de s’exprimer. Mais derrière les filtres, les likes et les stories parfaitement cadrées, se cache parfois un profond malaise. Une pression constante : celle de devoir être « parfaite », « inspirante », toujours au top. Cette pression, souvent silencieuse, a un impact direct sur la santé mentale, surtout chez les jeunes femmes.
Quand l’apparence prend le pas sur l’essence
Sur Instagram, TikTok ou Facebook, on se compare à des vies idéalisées. Corps “parfaits”, succès entrepreneuriaux éclatants, familles harmonieuses. Les moments de bonheur sont amplifiés, les réussites sont mises en avant, et les imperfections sont soigneusement dissimulées derrière des filtres et des mises en page étudiées. Cette présentation sélective crée une norme irréaliste, un culte de la perfection qui exerce une pression insidieuse… Le scroll infini devient un miroir déformant. Ce que l’on oublie ? Ce sont des moments choisis, scénarisés, édités.
Peu à peu, ce besoin de validation extérieure éclipse la voix intérieure. On ne vit plus pour soi, mais pour les autres. On cherche l’approbation. On s’évalue en fonction des réactions. Et on s’épuise à jouer un rôle.
La santé mentale, ce tabou qu’on ne poste pas
Dans de nombreuses sociétés africaines, parler de santé mentale est encore mal vu. Trop souvent, parler de mal-être est perçu comme une faiblesse, voire un luxe de ceux qui “ont le temps de se plaindre”. Et pour les femmes, c’est encore plus compliqué. Elles doivent “tenir bon”, “être fortes”, “ne pas montrer leurs failles”.
Sur les réseaux, cette pression devient insidieuse : on montre la force, le glow-up, la réussite, mais on cache l’épuisement, les doutes, les moments où l’on craque. On préfère les filtres à la vérité. Résultat : beaucoup vivent un mal-être profond, en silence, pensant être seules à ressentir ça… alors qu’elles sont des milliers.
Mais la vraie force, c’est de reconnaître qu’on ne va pas bien. C’est de dire “stop” quand ça déborde. C’est de demander de l’aide, sans honte. Et surtout : c’est de comprendre que prendre soin de sa santé mentale est un acte de survie, pas de faiblesse.
Vers une présence en ligne plus saine
Voici quelques pistes concrètes pour reprendre le contrôle :
- Filtrer les contenus : suivre des comptes qui élèvent, pas qui oppressent
- Déconnecter régulièrement : le silence numérique est aussi thérapeutique
- Créer plus que consommer : utiliser les réseaux comme outil d’expression, pas d’imitation
- Parler : échanger avec des cercles bienveillants, comme ceux créés par Reveal Her
- Se rappeler que l’on est assez : même sans likes, même hors ligne
Les réseaux sociaux ne sont ni bons ni mauvais. Tout dépend de comment on les utilise. Mais il est essentiel de ne pas se perdre dans le paraître, au risque d’y abandonner son être.
Et s’il y avait une révolution silencieuse à mener, ce serait celle de l’authenticité radicale. Celle qui libère, qui apaise, qui guérit.
Comme le dit si bien la philosophie de Reveal Her :
“Révèle la femme que tu es.”
Pas celle que le monde attend.
Celle que toi, tu es vraiment.