Le Syndrome de la Bonne Élève : L’Histoire de Mireille et Pourquoi Tant de Femmes se Freinent Elles-Mêmes

Le Syndrome de la Bonne Élève : L’Histoire de Mireille et Pourquoi Tant de Femmes se Freinent Elles-Mêmes

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Travailler dur. Bien se comporter. Attendre que la reconnaissance vienne.
C’est le schéma que l’on inculque à beaucoup de filles dès leur plus jeune âge. Et il fonctionne… tant que l’on reste dans les murs de l’école. Mais une fois dans le monde professionnel, ces règles ne suffisent plus.

Mireille en a fait les frais. Et son histoire, bien qu’individuelle, est étrangement familière pour de nombreuses femmes.

Quand tout commence bien : un parcours sans faute

Depuis l’école primaire, Mireille coche toutes les cases. Élève brillante, sérieuse, appliquée. Elle décroche son bac à 16 ans, intègre des études de droit, obtient ses diplômes sans accroc, et entre à 23 ans dans un prestigieux cabinet d’avocats.

Elle pense, logiquement, que la suite suivra : travailler dur, bien faire les choses, rester humble, et progresser. Après tout, cela a toujours marché.

Et au début, c’est ce qu’elle croit : elle reçoit des compliments, on lui confie des dossiers de plus en plus complexes, ses supérieurs louent sa rigueur. Mais dans l’ombre de cette apparente reconnaissance, quelque chose coince.

Mireille attend que l’on vienne la chercher. Elle attend que l’on lui propose une évolution. Elle attend que son travail parle pour elle.

Mais le monde du travail, lui, ne fonctionne pas comme une salle de classe.

Le déclic : quand l’injustice devient évidente

L’arrivée d’un nouveau collègue va tout précipiter. Fraîchement recruté au même poste que Mireille, il ne brille pas particulièrement plus qu’elle. Mais il a ce petit truc en plus : il sait se vendre.

Il n’hésite pas à parler de ses succès, même minimes. Il s’invite aux déjeuners stratégiques. Il fait des suggestions en réunion, prend la parole avec aisance, et surtout, il exprime clairement ses ambitions.

Et puis un jour, l’annonce tombe : il est promu associé junior. Mireille, elle, n’a même pas été envisagée.

La claque est brutale. Non seulement son travail n’a pas été reconnu, mais pire, elle réalise que personne ne l’a jamais vraiment envisagée pour ce rôle, simplement parce qu’elle n’a jamais dit qu’elle le voulait.

Le syndrome de la bonne élève : un piège courant… et rentable

En creusant, Mireille découvre qu’elle n’est pas un cas isolé. Elle met un nom sur ce qu’elle vit : le syndrome de la bonne élève. Cette tendance à croire que les efforts silencieux seront automatiquement récompensés.

Mais elle comprend aussi autre chose, de plus dérangeant : certaines entreprises exploitent cette posture.

Pourquoi augmenter ou promouvoir une collaboratrice qui ne demande jamais rien ? Pourquoi offrir plus à celle qui semble déjà satisfaite ?

Les managers entretiennent souvent inconsciemment — parfois délibérément — ce climat de doute : des compliments flous, des promesses vagues, juste assez pour garder l’employée engagée, mais jamais assez pour la faire évoluer.

Briser le cercle : le parcours de Mireille vers une posture affirmée

Mireille refuse que cela devienne sa norme. Elle décide d’agir.

Elle commence par demander une augmentation. La réponse est immédiate : “Tu la mérites.” Mais deux mois plus tard, rien. Cette fois, elle ne se laisse pas faire. Elle a compris que les promesses verbales n’ont aucune valeur si elles ne sont pas suivies d’actes.

Alors, elle prend les devants.

– Elle postule ailleurs, mais pas pour un poste équivalent : elle vise plus haut.
– Elle prépare ses entretiens autrement : elle ne parle plus uniquement de ses compétences techniques, mais aussi de son impact, de ses résultats, de ses ambitions.
– Elle ose poser les bonnes questions : “Quelles sont les perspectives d’évolution dans votre entreprise ?”

En parallèle, elle s’investit dans son développement personnel : lectures, conférences, échanges avec des femmes leaders. Elle réalise qu’il ne lui manque pas de compétences, mais des codes. Et elle les apprend.

La transformation : un nouveau départ

Trois mois plus tard, Mireille signe pour un nouveau poste, au sein du département juridique de la plus grande multinationale du pays.
Mais plus encore que l’avancement professionnel, c’est son changement de posture qui marque une rupture.

Elle a compris une chose essentielle : le travail bien fait ne parle pas toujours de lui-même. Il faut apprendre à en parler.

Elle ne laisse plus le doute ou la discrétion la freiner. Elle prend la parole. Elle se rend visible. Elle assume son ambition.

Ce que l’on peut apprendre de son parcours

L’histoire de Mireille n’est pas exceptionnelle. Elle est même très commune. Mais elle montre que l’on peut sortir du schéma de la bonne élève et redéfinir ses propres règles.

Voici quelques leçons à retenir :

– Osez demander : une promotion, une augmentation, une formation. Si vous ne le faites pas, personne ne le fera pour vous.
– Rendez vos réussites visibles : parlez de vos projets, partagez vos résultats, osez vous affirmer.
– Postulez, même imparfaite : on n’a pas besoin de tout maîtriser pour mériter une opportunité.
– Développez votre réseau : les connexions créent des opportunités, parfois plus que le CV.
– Investissez en vous : leadership, communication, stratégie… ces compétences ne s’inventent pas, elles s’apprennent.

Et vous, que décidez-vous ?

Mireille a mis fin à une croyance qui l’avait enfermée pendant des années.
Elle a cessé d’attendre qu’on lui donne sa place. Elle l’a prise.

Et vous ? Combien de fois avez-vous espéré qu’on reconnaisse votre travail sans jamais oser le dire ?
Qu’allez-vous faire, dès aujourd’hui, pour changer cela ?

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